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Histoire de la Commune
Si les premières traces d’occupation humaine sont bien plus anciennes, la première mention de Vix date de 1047. A cette date, Agnès de Bourgogne, veuve du comte de Poitou, fonde l’abbaye Notre-Dame-hors-les-murs de Saintes (Charente-Maritime) et lui donne un certain nombre de biens pour lui assurer des revenus. Parmi eux figure l’île de Vix. A l’époque, située au cœur du golfe des Pictons, cette dernière est entourée de marécages. Elle se trouve entre la Sèvre niortaise au sud, l’ancien continent qui commence à Montreuil, au nord, et la presqu’île du Gué-de-Velluire à l’ouest. A l’est, au-delà des marécages, l’abbaye de Maillezais a été créée un demi-siècle auparavant.
 
La première représentation de Vix sur une carte date d’octobre 1663. A cette époque, les membres de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais s’apprêtent à partager les marais qu’ils sont en train de transformer en terres cultivables. Sur le plan de partage qu’ils établissent, l’ancienne île de Vix apparaît certes de façon approximative, surtout pour ce qui concerne le bourg. Elle est environnée par les nouveaux marais desséchés divisés en vastes carrés. Sur son flanc nord, l’île est bordée par une zone en bois et en prairies, dont il reste aujourd’hui des traces dans le paysage. Au sud également, la végétation recouvre l’espace compris entre Vix et la petite île aujourd’hui appelée Montnommé. A l’époque, et jusqu’à la Révolution, celle-ci s’appelle l’île de Lethon, du nom du prieuré qui s’y trouve. 

Vix sur un Plan de 1663

 Cinquante ans plus tard, en 1720, l’ingénieur du roi Claude Masse visite les côtes du Bas-Poitou et donne une description souvent précise de la plupart des localités traversées, dont Vix. Voici ce qu’il en dit :
 
« Cette île a près d’une lieue de long et s’étend de l’est sud-est au nord-ouest, et a environ 700 toises en sa plus grande largeur, d’une figure fort irrégulière. Elle est beaucoup élevée au nord et à l’ouest et tombe insensiblement vers le sud où elle n’est guère plus haute que les marais desséchés, surtout depuis le Pont des chèvres jusqu’au grand canal de Vix. Toute la superficie de cette île est très bien cultivée en terres labourables et quelque peu de vignes vers le nord-ouest où elle est enfermée par de grands marais desséchés qui sont en prairies. Et le long des coteaux il y a des bois de frêne qui sont plantés au bord d’un très grand nombre de fossés. Le reste de l’île du côté du sud qui est la partie basse, est environné de marais desséchés qui sont en prairies et terres labourées. L’on communique dans cette île du côté de l’ouest par une chaussée et l’on en sort au nord-est par une autre chaussée dont le chemin est très mauvais l’hiver. Il y en a une autre au sud-est qui va jusqu’au bord du canal de Vix où l’on va charger les denrées surabondantes qui viennent de cette île ».
 
Masse accompagne ses descriptions de cartes. L’une d’elles montre, entre autres, la paroisse de Vix. On y reconnaît le bourg avec le port des Noyers, les marais en bois qui le bordent au nord, le village de la Chaignée, les moulins, le Pont aux chèvres, puis les carrés de marais desséchés, l’île de Montnommé, le Pont de Vix, et, en vert foncé, au-delà des digues, de part et d’autre des méandres de la Sèvre, les marais mouillés.


Vix sur une carte de
Claude MASSE en 1720


Le Marais mouillé en vert sur une
carte de Claude MASSE

 
Un demi-siècle plus tard encore, vers 1770, la carte de France dressée par Cassini montre à son tour Vix et ses alentours. Outre le bourg, le Pont aux chèvres et Montnommé, on y voit le Booth, la « Chagnaye » et la Chaume.
 

Vix sur une carte de CASSINI vers 1720
 
Telles sont les représentations et les descriptions précises les plus anciennes de Vix.
 
 
Le Pont aux Chèvres.
 
Entre le Clouzy et la Mortonnière, le village du Pont aux chèvres est mentionné dans les archives dès la fin du XVIIe siècle. Le canal au bord duquel il est constitué, a été creusé de 1696 à 1698, à travers la « banche », c’est-à-dire l’île calcaire, pour faciliter l’écoulement de l’eau des marais desséchés situés en amont, entre Vix et Doix, jusqu’au canal de Vix. Sa longueur totale est de 5,375 km. Avant, il existait juste un chemin reliant le bourg au Port Vieux et au Pont de Vix, interrompu par une fosse que franchissait déjà un pont. Si l’on a choisi cet endroit pour faire passer le canal à travers la banche, c’est parce que l’ancienne île y est plus étroite et plus basse qu’ailleurs.
 


Le Pont aux Chèvres en 2008


Le Pont aux Chèvres vers 1910

 
Les maisons se sont vite agglomérées autour du pont et du canal. Aujourd’hui encore, le village s’étend, comme le centre-bourg, le long de la rue principale. Les maisons sont le plus souvent disposées perpendiculairement à la rue, avec les dépendances en prolongement, pour économiser l’espace. Le village est le deuxième élément de la commune, démographiquement et, pendant longtemps, économiquement parlant. Une activité quotidienne, artisanale et commerçante s’y est développée pour faire vivre la population du village.
 


Vue aérienne du village vers 1960


Le Canal du Pont aux Chèvres vers 1960

 
La vie au Pont aux chèvres s’organisait d’abord autour du canal et du pont. L’eau était un élément attractif pour l’activité humaine : on s’en servait pour circuler, pour laver le linge, pour abreuver les troupeaux. Les lavandières, avec leurs paniers à linge, leur « carrosse » (caisse en bois ouverte sur un côté, pour s’agenouiller) et leur « batou » (petite pelle en bois pour battre le linge) allaient en nombre au bord du canal, au pied du pont. A l’origine, pas de bord cimenté comme aujourd’hui mais simplement de la paille. Il fallait parfois attendre son tour avant d’y accéder. Cela permettait de commencer une conversation qui se poursuivrait au bord de l’eau…
 
Et puis, un peu plus en amont du pont, et après la passerelle de la Touchantée, construite en 1932, les abreuvoirs, jusqu’à leur comblement en 1966, permettaient de faire boire les bestiaux en revenant des champs, de laver les chevaux le dimanche. Grâce aux rampes et aux escaliers, on pouvait aussi embarquer et débarquer le bois, le foin, les passagers. Une armada de barques évoluait sur ce canal, allant ou venant des Marais bas, en aval, ou du Petit Marais, juste en amont, pour aller aux champs, à l’école, à la messe, à une fête organisée sur la Sèvre niortaise… 

Le Canal traversant le village vers 1900

Et puis, auprès du pont, il y a le puits couvert encore visible de nos jours sur la rive droite du canal. Profond de six mètres, il est abrité depuis 1875 par une petite construction et l’eau de sa source est séparée de celle du canal par un ingénieux système de maçonnerie : quand on puise au puits, on ne puise pas dans le canal ! Enfin le canal sert de repère aux Vizerons : près du lavoir, lorsque l’eau passe au-dessus « la grosse pierre », elle aussi encore visible, c’est que l’inondation menace les marais.
 
 
Le puits sur le côté du canal

Un grand nombre de commerces et d’ateliers d’artisans s’ajoutaient à cette intense activité. La liste de ces établissements est longue. Ils ont marqué la vie du village et les mémoires à la veille de la Grande Guerre, dans l’Entre-deux-guerres et parfois jusqu’aux années 1980. Voici en venant du Clouzy : le maraîcher Gaborit et ses serres, après guerre, au numéro 22 de la rue du Pont aux chèvres ; au 25, le maréchal-ferrant Proquin ; au 26, au début du XXe siècle, le marchand de barriques Simonnet, inventeur sans succès à ses heures, puis le salon de coiffure Phelippeau ; au 30, la couturière Line ; au 34, avant 1914, un autre maréchal-ferrant, Charles, puis le sabotier Renou ; au 36, l’atelier (démoli il y a quelques années) du charron Etienne Genauzeau dont l’épouse, Germanie vendait œufs et fromages.
    
 
Aux alentours du 27, rue du Pont aux Chèvres, vers 1900
 
On arrive alors aux abords immédiats du pont et du canal : au 40, Georges Thevin et sa femme tenaient un café très fréquenté ; en face, au 37, « la Tapoune » revendait des fromages ; au 35, d’un côté Marie Randonnet-Belliaud tenait une épicerie, et dans l’autre partie de la maison, Emile Pouvreau fabriquait des barques. Son petit atelier prit vite de l’ampleur : l’entreprise de chantiers navals Pouvreau, glorieuse et réputée dans la profession, naquit ainsi aux Ponts aux chèvres. Elle s’étendit dans les années 1960 au détriment du café Thevin, démoli pour faire place à un grand atelier en métal toujours en place. Trop petit, le site fut finalement transféré à l’autre bout de Vix au début des années 1970. De grands et beaux navires en sortaient pour conquérir les océans avec les plus grands navigateurs. Les chantiers Pouvreau quittèrent Vix pour Fontenay-le-Comte en 1984.
 
Sur l’autre rive du canal, au 1 rue du Sablon, Philippe Randonnet tenait un atelier de charron et de menuiserie, suivi par son fils, Fernand ; certaines jeunes filles du quartier allaient apprendre la couture chez l’épouse de celui-ci, Léa. Au 2 rue du Petit Marais, Gantier dit « le Bouif » était cordonnier. Au 47 rue du Pont aux chèvres, on peut encore voir les marches et la porte d’entrée de l’épicerie de Blanche Loriou-Chabirand : « chez Blanche », on trouvait de l’épicerie en tout genre, du tissu, de la laine, des friandises… Le mari de Blanche, Théophile Loriou était maçon. Plus loin, au 51, Elie Dieumegard avait sa forge, et son épouse « Zabelle » lavait le linge pour les familles nombreuses. Au 52, d’un côté « Meline » Chartier était coiffeuse pour hommes, et de l’autre, le café Chaigneau attirait ceux qui venaient de se faire coiffer ! Au 53 enfin, le garage automobile Charbonnier a fait ses premiers pas à la fin des années 1950 ; l’établissement ne fermera qu’en 2008.
 
Au milieu de tant d’activités, les familles du Pont aux chèvres évoluent, les générations se succèdent, les surnoms restent… et s’effacent aujourd’hui des mémoires. Chacun était pourtant connu par son surnom autant que par son nom (qu’on finissait même parfois par oublier !). Imaginons-nous au bord du canal il y a quelques décennies : voici que passent Line, Phonsine, Germanie, Glantine Surelle ; plus loin, sortis de chez eux au bord de la rue, Simonnet dit « la Grabette », Emile Pouvreau dit « Fabien » (le prénom de son grand-père), « la Lapine » au café Thevin, « la Perdrix » son voisin, « la Bouétouse Tapoune », Jean Pageaud dit « Quiava », Gantier dit « le Bouif », Marie « Belielle », « Chagnielle », Gachignard « Za »… Voyez ces gens sur cette photo prise au niveau des numéros 26 et 27 vers 1900. Tous ont vécu, ont travaillé, ont ri, ont pleuré dans ce village du Pont aux chèvres que nous traversons aujourd’hui trop rapidement en voiture. Pourtant, aujourd’hui comme il y a trois siècles, le canal continue à évacuer une bonne partie de l’eau des marais de Vix.
             

La route d’eau et le Port du Noyer.
 
Au pied de l’ancienne île de Vix, côté nord, passe encore aujourd’hui une des nombreuses « routes d’eau » qui serpentaient jusqu’au XVIIe siècle à travers les vases de l’ancien golfe des Pictons. Parmi elles, cette « route d’eau de Vix à Ecoué » permettait aux paysans vizerons de rejoindre le continent, à Montreuil, du moins d’aller et venir entre le bourg et les marais situés au nord. De plus, cette route d’eau filait jusqu’à la Sèvre niortaise, assurant ainsi le lien avec la place commerçante de Marans. Les dessèchements du XVIIe siècle, tout en bouleversant les paysages, n’ont pas effacé la route d’eau, même si le canal du Pont aux chèvres et surtout le canal de Vix la coupent depuis lors. Jusqu’à il y a quelques décennies, la route d’eau jouait un rôle majeur dans les déplacements des Vizerons. Plusieurs ports s’égrainaient au pied des maisons : le port de la cure, en bas de l’école privée ; le port à Naudon, en bas de l’église, où se trouvait un lavoir mobile récemment reconstitué ; le port aux Rouches, en bas de la rue du même nom ; ou encore le port des Noyers.
 


Le Port à Naudon vers 1910


Le Lavoir au Port à Naudon

 
Ce dernier desservait le quartier du Bourbia, un des plus peuplés de la commune. C’est là que l’on venait charger ou débarquer les personnes et les récoltes venues du marais ou en partance pour le marché de Marans. Aujourd’hui encore, le quai en pierre et la descente qui y donne accès témoignent de cette époque, à l’abri d’un noyer, héritier de ceux qui ont donné son nom au port.
 

La route d'eau au Port du Noyer
 
Le lieu est aussi dominé par une maison de notable. Elle apparaît pour la première fois dans les archives en 1652, « sise au Port du Noyer en l’Isle de Vix » et propriété des héritiers de René Revillaud, bourgeois à Fontenay-le-Comte. Vers 1700, elle appartient à Simon Gravier, fermier seigneurial de Vix, ancien commis de la Société des marais desséchés. La tradition veut que, du haut de la petite fenêtre sur la façade nord de la maison, Gravier surveillait les travaux dans les marais desséchés alentours. Après lui, la maison est acquise par Julien Denfer, lui aussi fermier seigneurial.
 

La maison du Port du Noyer
 
Au milieu du XIXe siècle, c’est Isaïe Mallard, gendarme, et son épouse d’origine vizeronne, Véronique Pageaud qui possèdent la demeure. Elle passe ensuite à leur fils, Oscar Mallard, militaire, dont l’épouse Louise-Emilie Feillet est librairie à Fougères (Ille-et-Vilaine). Décédée en 1964, Madame Mallard née Feillet lègue sa bibliothèque à la municipalité de Vix : ces livres forment le fond ancien de la bibliothèque municipale.
 

 
L’abside de l’ancienne église de Vix.
  
Parmi les originalités de la nouvelle église de Vix telle que construite en 1974, la grande verrière qui occupe presque tout le mur nord donne sur l’abside romane, conservée comme témoin de l’ancienne église. Cette abside, dont l’époque de construction est estimée du XIIe siècle, est sans doute l’unique vestige de la première église édifiée après la donation de Vix à l’abbaye de Saintes, en 1047. Elle est à ce titre le monument le plus ancien de la commune, le seul souvenir historiquement et esthétiquement intéressant de son passé médiéval. La période moderne, marquée par les dessèchements du Marais poitevin, puis le XIXe siècle avec ses bouleversements économiques et matériels, ont en effet souvent effacé ou atténué les traces médiévales dans le Marais, excepté les églises. En outre, l’abside présente un intérêt par l’ensemble tout à fait original qu’elle forme avec l’église moderne adjacente. Le groupe monumental doit être considéré dans sa globalité, avec la verrière comme point de passage entre les deux monuments, entre architecture médiévale et architecture du XXe siècle.
 


L'Abside


L'intérieur de l'Eglise après 1935

 
L’abside, de plan en arc de cercle, est flanquée sur sa face externe d’un gros contrefort central de section carrée et de deux colonnettes engagées se terminant chacune au sommet par un petit cône de pierre. Deux ouvertures en plein cintre encadrent une troisième, déjà murée du temps de l’ancienne église.
 

Le côté extérieur de l'Abside
 
Côté interne, la voûte de l’abside porte les restes d’anciens décors peints. Trois couches successives ont été décelées. La plus récente a été peinte en 1931 par un artiste local, Octave Guéret : elle représente une croix glorieuse entourée d’anges et surmontée d’une étoile, sur fond bleu ciel.
 


La voûte de l'Abside


Les peintures de la voûte

 
En dessous la seconde, antérieure à 1931, figure un ciel étoilé. La troisième apparaît par endroits : des motifs (drapés ?) bleus et rouges, des têtes d’anges ailés. A gauche de l’abside, le mur porte encore les traces de l’autel collatéral néo-classique, placé là en 1830 et dédié à la Vierge. Coiffé d’un fronton triangulaire dont on devine encore les traces, il est surmonté par un œil-de-bœuf autrefois orné d’un vitrail aux initiales entrelacées de la Vierge Marie, « MA ».
 
L’abside romane de Vix est à rapprocher de l’ensemble des édifices monumentaux religieux du Marais poitevin dont beaucoup datent de la même période et présentent les mêmes caractéristiques. Comme eux, l’abside de Vix témoigne du processus médiéval de christianisation et d’implantation religieuse dans le Marais poitevin. Le style architectural de l’abside de Vix se retrouve dans les églises de Velluire, Montreuil et Saint-Pierre-le-Vieux. Elle est contemporaine, comme tous ces bâtiments, du portail de l’église de Benet, de celui de Maillé et de la construction de la première abbatiale de Maillezais.
 

 
L’église Notre-Dame de l’Assomption.
 
L’église de Vix faisait partie des biens donnés en 1047 par Agnès de Bourgogne, veuve du comte de Poitou, à l’abbaye Notre-Dame-hors-les-Murs de Saintes (Charente-Maritime), fondée par la même occasion. Elle était alors déjà dédiée à Notre Dame. L’abside romane du XIIe siècle, encore en élévation, reste l’unique témoin de cette époque. Les descriptions de cette ancienne église sont lacunaires. Les archives parlent d’une nef et de bas-côtés qui auraient été reconstruits vers 1710. L’église était alors entourée du cimetière. Elle servait aussi de lieu de repos privilégié aux curés et aux notables de Vix qui, représentants de l’abbesse de Saintes, demeuraient dans la maison seigneuriale voisine. Plusieurs portes permettaient d’ailleurs de communiquer entre les deux bâtiments. Le clocher, de faible hauteur, se trouvait au centre de l’église. Pour l’entretien de l’église, on amenait souvent les matériaux par bateau de Marans sur la Sèvre niortaise puis sur la route d’eau qui passe par le port au nord de l’église. Parmi le mobilier et les ornements cités pour cette époque, on sait que, de part et d’autre du chœur, se trouvaient deux autels secondaires, l’un dédié à la Vierge, l’autre à saint Barthélémy. Une cloche a été bénite en 1787.
 
L’église de Vix fut saisie comme bien national à la Révolution et vendue aux enchères en 1796. Elle devint, un temps, le siège des assemblées des électeurs. Lorsque la municipalité la racheta en 1803, elle était en très mauvais état. De 1829 à 1834, des travaux importants furent engagés. L’église fut agrandie et dotée, à l’angle sud-ouest, d’un clocher surmonté d’une flèche. On conserva semble-t-il les murs du XVIIIe siècle et surtout l’abside du XIIe siècle. Le cimetière fut déplacé en 1840, libérant l’espace tout autour de l’église. Mais l’état de l’église resta précaire et dés les années 1850, il fallut la consolider. En 1869, l’architecte Victor Clair, connu pour de nombreuses réalisations de bâtiments publics en Vendée, dressa les plans d’une reconstruction totale. La guerre de 1870 et les querelles politiques arrêtèrent le projet. Des travaux ponctuels furent alors effectués au fil des ans, sur le mobilier, les vitraux. L’église fut dotée de nouvelles cloches en 1897 et 1930, celles que l’on voit encore aujourd’hui. La voûte de l’abside fut repeinte en 1931 par le peintre vizeron, Octave Guéret.
 


Sortie de Messe vers 1910


L'intérieur de l'église après 1935

 
Une tempête donna le coup de grâce à l’église en 1972. Fermée au public, on décida de la reconstruire. L’ancien clocher fut descendu le 9 janvier 1974. On prit le parti d’une église résolument moderne, conçue par les architectes Durand et Ménard : toit incliné, autel et bancs en bois clair, grande verrière donnant sur les restes de l’ancienne église, clocher dépouillé laissant paraître les cloches. La nouvelle église fut ouverte au culte le 27 octobre 1974. De l’ancienne église ont été conservés, outre l’abside et les cloches, le crucifix en bois polychrome du début du XVIIe siècle, la statue de Notre-Dame de l’Assomption, patronne de l’église, datant probablement de la fin du XIXe siècle, un des confessionnaux de 1912, le chemin de croix de la même année.
 

 
La mairie.
 
Les débuts de l’administration municipale à Vix restent flous. On sait qu’il y eut un syndic entre 1789 et 1793, Joseph Simonneau, puis un officier public, le curé constitutionnel Henry Létard. Une assemblée « des habitants ayant droit de voter » (car les plus aisés) élisait le bureau et les agents municipaux. Pendant la Terreur, en 1793-1794, un comité local de surveillance faisait régner l’ordre révolutionnaire. Nommés sous Napoléon, puis élus au scrutin censitaire, c’est-à-dire par les plus aisés, les conseillers municipaux ne sont véritablement élus au suffrage universel qu’à partir de 1882.
  
Liste des maires depuis la Révolution :
 
Joseph Simonneau, syndic, 1789-1793
Henry Létard, curé et officier public, 1793-1794
Antoine Blanchard, 1794-1801
Pierre Guérin, 1801-1802
André Piet-Roquépine, 1802-1808
André Chatelain, 1808-1811
Jean Simonnet, 1811-1815 et 1816-1818
Pierre Fleury, 1815-1816
Jean Brouard, 1818-1826
André Prouzeau, 1826-1847
André Carré, 1847-1848
Théodore Guérin, 1848, 1852-1870 et 1872-1877
Marc Duverdier, 1848-1852
Henri Bontemps, 1870-1872 et 1877-1884
Jean Lièvre, 1884-1917
Jean Simonneau, 1917-1919
André Puiroux, 1919-1930
Pierre Sacré, 1930-1935
Narcisse Légeron, 1935-1945
Auguste Moinard, 1945-1946
Louis Renoux, 1946-1947
Rémi Boutinard, 1947-1965
Roger Martineau, 1965-1976
Daniel Simonneau, 1976-1983
Charles Marsy, 1983-1995
Bertrand Riot, depuis 1995
  
Il est difficile de savoir où siégeait le conseil municipal à ses débuts. L’assemblée révolutionnaire se réunissait dans l’église, fermée au culte de 1794 à 1801. En 1822, parmi les dépenses, figure un loyer à payer pour « la maison commune ». Celle-ci est située précisément par le cadastre de 1837 : elle se trouve alors dans une bâtisse aujourd’hui démolie mais dont on devine encore l’emplacement, au 9 rue Georges-Clemenceau. Petite, humide, d’un loyer élevée, cette maison ne donne pas entière satisfaction. En 1849, le conseil décide d’en acheter une autre située sur la place de l’église. Cette maison aussi a aujourd’hui disparu : elle se trouvait à l’emplacement actuel de l’arrêt de bus.
 
Mais très vite, querelles et exiguïté des lieux poussent la mairie à déménager. En 1858, elle rejoint, avec la classe de garçons, une autre maison qui se trouvait cette fois entre l’église et le marché couvert. Vers 1878 pourtant, elle revient au précédent local (actuel arrêt de bus). Agrandissement, réaménagements intérieurs : le bâtiment devient enfin une mairie digne de ce nom.
 
Pourtant, à peine quinze ans plus tard, Armand Prouzeau, notable de Vix, lègue par testament à la commune sa maison pour en faire la mairie, l’actuelle mairie. Le legs est accepté par la municipalité car il donne l’occasion de se doter d’une mairie plus grande, de détruire l’ancienne et de dégager ainsi l’entrée de la place de l’église où se déroule le marché. La maison d’Armand Prouzeau a été construite entre 1820 et 1828 par Nicolas-Auguste Prouzeau, le père du donateur. Ce cabanier avait réussi à s’enrichir et à se construire cette demeure dans le bourg.
 
Armand Prouzeau meurt le 9 mai 1893. Conformément à son testament, la municipalité entre en possession de la nouvelle mairie un an plus tard, le 10 mai 1894, comme le rappelle encore une plaque au-dessus de la porte. Les locaux sont aussitôt aménagés pour recevoir l’administration municipale. Dans l’une des deux anciennes ailes de communs, qui encadrent la cour, on peut encore voir un ancien potager en pierre, témoin de l’époque Prouzeau.
 

Le maire Jean Lièvre devant la mairie vers 1910
  
Remerciements à l'auteur : Yannis SUIRE
Pour en savoir plus sur l'auteur et ses ouvrages : Site du "Centre Vendéen de Recherches Historiques" - www.histoire-vendee.com - rubrique "Auteurs".