La route de l'eau et le Port du Noyer
Au pied de l’ancienne île de Vix, côté nord, passe encore aujourd’hui une des nombreuses « routes d’eau » qui serpentaient jusqu’au XVIIe siècle à travers les vases de l’ancien golfe des Pictons. Parmi elles, cette « route d’eau de Vix à Ecoué » permettait aux paysans vizerons de rejoindre le continent, à Montreuil, du moins d’aller et venir entre le bourg et les marais situés au nord. De plus, cette route d’eau filait jusqu’à la Sèvre niortaise, assurant ainsi le lien avec la place commerçante de Marans. Les dessèchements du XVIIe siècle, tout en bouleversant les paysages, n’ont pas effacé la route d’eau, même si le canal du Pont aux chèvres et surtout le canal de Vix la coupent depuis lors. Jusqu’à il y a quelques décennies, la route d’eau jouait un rôle majeur dans les déplacements des Vizerons. Plusieurs ports s’égrainaient au pied des maisons : le port de la cure, en bas de l’école privée ; le port à Naudon, en bas de l’église, où se trouvait un lavoir mobile récemment reconstitué ; le port aux Rouches, en bas de la rue du même nom ; ou encore le port des Noyers.
Ce dernier desservait le quartier du Bourbia, un des plus peuplés de la commune. C’est là que l’on venait charger ou débarquer les personnes et les récoltes venues du marais ou en partance pour le marché de Marans. Aujourd’hui encore, le quai en pierre et la descente qui y donne accès témoignent de cette époque, à l’abri d’un noyer, héritier de ceux qui ont donné son nom au port.
Le lieu est aussi dominé par une maison de notable. Elle apparaît pour la première fois dans les archives en 1652, « sise au Port du Noyer en l’Isle de Vix » et propriété des héritiers de René Revillaud, bourgeois à Fontenay-le-Comte. Vers 1700, elle appartient à Simon Gravier, fermier seigneurial de Vix, ancien commis de la Société des marais desséchés. La tradition veut que, du haut de la petite fenêtre sur la façade nord de la maison, Gravier surveillait les travaux dans les marais desséchés alentours. Après lui, la maison est acquise par Julien Denfer, lui aussi fermier seigneurial.
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Le Port à Naudon vers 1910
Le Lavoir au Port à Naudon
La route d'eau au Port du Noyer
La maison du Port du Noyer
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Au milieu du XIXe siècle, c’est Isaïe Mallard, gendarme, et son épouse d’origine vizeronne, Véronique Pageaud qui possèdent la demeure. Elle passe ensuite à leur fils, Oscar Mallard, militaire, dont l’épouse Louise-Emilie Feillet est librairie à Fougères (Ille-et-Vilaine). Décédée en 1964, Madame Mallard née Feillet lègue sa bibliothèque à la municipalité de Vix : ces livres forment le fond ancien de la bibliothèque municipale.